Dans le tumulte des années 70, là où le bitume se mêle aux rêves et au grondement des trains qui filent, surgit le Z 6400 : un géant d’acier, puissant et rugissant sur les rails de la banlieue parisienne.
Fabriqué par Alsthom (Carel-Fouché-Languepin), ce train est la promesse d’une liberté neuve et d’évasion. Son inox scintillant sous le soleil et son bandeau bleu portent les espoirs et les désirs d’une génération en quête de soi.
Les graffeurs arpentaient les quais, bombes dans la poche, guettant le monstre Z 6400. Des toiles vierges fusant à toute allure : lettres stylisées, couleurs pétardes, et les rames flanquées de personnages. Rébellion contre la banalité, ode à la ville qui ne dort jamais.
Les Z 6400 devenaient des galeries, parcourant les lignes de banlieue avec fierté, vitrine vibrante des âmes et des vandales.
Ce symbole de modernité était désormais le fer de lance d’une culture urbaine effervescente, fanion de la révolte et de l’histoire.